Essai parapente advance sigma 11

Pilote:
Stéphane Croutte, 9 ans de pratique, Brevet de Pilote Confirmé et Qualif Biplace.
La voici enfin, la nouvelle Sigma 11 commandée un mois plus tôt.
Après quelques essais d’autres voiles En B (je volais sous Iota 2) et sur les conseils d’Hervé de Plaine Altitude je décide de franchir le pas pour la Sigma 11, ma première En C.
Je prenais peu de risques car j’ai volé les 6 dernières années (sur 9 ans de pratique) sous Advance et l’allongement modéré d’à peine 6,1 pour cette catégorie était plutôt rassurant (NB : le rapport d’homologation la classe C uniquement pour l’entrée en fermeture frontale accélérée).
Je me suis donc décidé pour la Sigma 11 couleur spectra en taille 24 (23,6 m² exactement) où je serai en plein milieu de fourchette de PTV.
Seule inquiétude que j’ai pu partager avec mon revendeur : la surface réduite par rapport à d’autres modèles plus allongés, et près d’un m² de moins que la Sigma 10…
J’ouvre le sac de portage tout gris, toujours aussi soigné chez Advance, sobre et fait d’un tissu qu’on devine très robuste !
A l’intérieur le sac de compression équipé d’un zip pour faciliter le rangement et comprimer aisément la voile ensuite.
Une fois sous les yeux on reconnait bien la qualité Advance et les finitions irréprochables (structure, coutures) mais je suis surtout surpris par un nouveau type de suspentage, le tissu et ses couleurs étant semblables à mon ancienne Iota 2 : Les suspentes sont bien évidemment dégainées mais ne présente plus le même aspect grisâtre pouvant capter parfois l’humidité du soir, voire favoriser l’emmêlage.
Ici elles sont très colorées, par lignes, et donc bien visibles sur toutes surfaces.
De surcroit elles semblent enduites d’un vernis imperméable leur conférant presque une texture gainée, un véritable progrès !
Enfin plus de miniribs à l’arrière de la voile, simplifiant son pliage, et le bord de fuite comprend une mini-gouttière sur toute la longueur laissant communiquer tous les caissons entre eux pour faciliter le vidage des petites saletés (sables, petits cailloux, etc.) par les ouvertures des bouts d’ailes.
En m’apprêtant au décollage (Clécy pour un vol de plaine avec un vent de 11km/h), je remarque quand même sa surface réduite : ceci aide forcément au gonflage, la voile est légère de par son profil optimisé et allégé par rapport à la Sigma 10 et monte très facilement sans dépasser malgré le peu de vent. Les conditions ont eu du mal à s’établir et après une longue attente je profite d’un doux thermique pour monter illico au plaf (850m).
Je réalise bien dans les 20 premières minutes de vol que la voile est plus exigeante que ma Iota 2.
Vigilance et concentration sont de rigueur en attendant d’apprivoiser un peu les commandes et réactions. Le faible débattement aux poignées me convient à merveille : elle est précise, et aussi réactive que vivante (encore une fois la surface réduite doit y aider), je rappelle qu’il s’agit des impressions d’un pilote d’En B+ passant sous une C.
Nous sommes deux au plaf avec une Delta 4 (et son pilote plus chevronné que moi) et j’en profite pour tenter de
comparer les performances : le plané n’a rien à envier à la marque concurrente tant par la vitesse (j’avance à 28km/h face au vent) que par le taux de chute et ce avec un allongement moindre.
Enfin pour ce premier vol je suis surpris par la capacité de la voile à « suivre » le thermique.
Je dois ici certaines explications car j’ai souvent eu quelques difficultés à comprendre cette idée de « mordant » dans le thermique ; ici ça m’est flagrant : la voile montre sans ambigüité la zone ascensionnelle et initie même la rotation du bon côté pour enrouler le thermique, il suffit presque de se laisser guider et la suivre.




Mon second vol a été encore plus concluant deux jours plus tard : plus de 20km/h en moyenne au décollage (jusqu’à 33 maxi en l’air), de jolis cumulus et pas mal d’ensoleillement.
Les thermiques sont bien plus généreux (et puissants) et nous emmènent facilement aux nuages.
Le gonflage par vent soutenu est une formalité, puis ça monte vite, je reste sur le qui-vive !
D’autres obligations m’empêchent de crosser et je décide d’explorer « le bocal ».
La prospection des thermiques me semble plus « facile » et après en avoir partagés quelques-uns avec d’autres pilotes, je décide de voler face au vent vers la vallée.
Je me retrouve souvent en haut de la grappe, je transite par deux fois auprès de deux Cayenne 5 et je suis surpris de les voir dégrader davantage.
Bien qu’il soit difficile de comparer des voiles sur un vol, chacune présentant des atouts à faire valoir selon les conditions, le pilotage et le PTV, je me dis qu’il est encore possible d’en améliorer le profil et le plané au vu des performances et de l’allongement « modéré » de la Sigma.
J’avais des doutes quant à des arguments purement commerciaux mais me voilà rassuré…
L’accélérateur est indispensable dans ces phases de transition : je prends rapidement 8km/h au premier barreau (je n’ai pas encore osé le second) sans véritablement augmenter le taux de chute.
A la rencontre des nuages il m’est facile de me refaire jusqu’à leur base dont la limite est si franche que je suis surpris la première fois à y entrer soudainement : opération grandes oreilles + accélérateur et me voilà sorti sans encombre en quelques secondes, encore une fois la voile répond promptement.
A noter dans ce cas que la réouverture peut nécessiter quelques actions aux commandes.
Enfin c’est armé de patience que je parviens à traverser la vallée, ce que je n’avais jamais fait auparavant, avant de rentrer rapidement vent arrière pour venir me poser dans un champ en retrait du décollage, non sans m’être fait quelque peu bousculer (vent toujours soutenu et instabilité dans la zone).
Tout se passe bien mais la voile requiert d’être bien tenue aux commandes et contrée à la sellette (j’étais en position debout).
Après ce joli vol je pense à Hervé qui me disait combien les performances d’une voile pouvaient ouvrir de nouveaux horizons et élargir le terrain de jeu.
Je pense ici que la Sigma 11 répond bien à ce critère me concernant sans pour autant passer sous une voile très allongée.

Mes premiers vols montrent une voile plutôt saine (juste un début de fermeture asymétrique à la sortie d’un gros thermique irrégulier, affichant +4,35 au vario), rapide et d’un plané exceptionnel pour sa catégorie, hâte quand même de la tester dans de petites conditions de bord de mer par exemple.
Avis à ceux qui hésitent encore ou pensent franchir le pas, surtout que la surface réduite semble désormais être gage de sécurité avec maintien des performances et rend la voile plus accessible.
Sans être un expert, je peux prétendre que cette voile est une véritable réussite dans sa catégorie et fera de nombreux adeptes cet été !
J’espère que les prochains retours (magasines, réseaux sociaux) confirmeront mes premières impressions…
Bonne saison à tous !
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